SÉBASTIEN LÉGER
28/02/2008
Nul n’est prophète en son pays : voilà une expression qui colle bien à la destinée de Sébastien Léger. Ce producteur et Dj Français a dû s’exiler aux Pays-Bas pour obtenir la reconnaissance du milieu et du public Electro-House qui le plébiscite aujourd’hui comme l’un des tous meilleurs. Son dernier album “Planets”, ainsi que les nombreux remixes réalisées pour Kylie Minogue et autres Justin Timberlake ont fini d’asseoir sa réputation de fin limier de la Dance Music...A propos de ton dernier LP, “Planets“, tu dis que ce n’est pas vraiment un album “solo”...Je crois qu’un album au sens traditionnel du terme, ce n’est pas ce que les gens attendent de la part d’un artiste électronique. J’assume complètement le fait de faire de la “Dance Music”, car c’est dans ce domaine que je me sens plus à l’aise. “Planets” est fait pour danser.
Le disque s’appelle “Planets”, et chaque piste porte le nom d’une planète... C’est le fruit de ta passion pour l’astronomie ?Pas du tout. Il n’y a aucun message derrière tout ça ! Ça n’a rien de conceptuel. C’est juste qu’au bout de 400 morceaux fabriqués, ça devient galère de trouver des titres !
Tu as été très actif au niveau des remixes en 2007 : Duran Duran, Kylie Minogue, Dave Gahan... Comment ça s’est passé ?Ce sont eux qui m’ont proposé, et il faut qu’à la base ce soit un morceau que j’aime un minimum, même si ce n’est pas un truc 100% House underground. J’ai refusé Jennifer Lopez par exemple. En revanche, Justin Timberlake a tellement aimé le premier qu’il m’en a proposé un second.
Vas-tu continuer sur ce rythme ?Non ! Je ne peux pas. En fait, j’ai décidé d’arrêter les remixes. J’en ferai peut-être encore un ou deux cette année, mais pas plus, car je veux me focaliser sur ma propre musique maintenant. Il y a trop de différences entre ce que je joue en tant que Dj et les remixes que je fais. Moi-même je ne les joue même pas, donc voilà, c’est un choix.
Pourquoi sors-tu tous tes disques sur ton propre label désormais ?Et bien, quand j’ai commencé il y a 10/15 ans, c’était simple : tous les maxis sortaient sur vinyle. Et quand il n’y en avait plus, il n’y en avait plus, parce que ça coûte cher de represser un disque. Aujourd’hui, nous sommes à l’ère du digital. Ça veut dire : stock illimité, mise en ligne à volonté, parfois dans le seul but de faire des ventes. Je me suis aperçu que des labels sortaient des maxis de Sébastien Léger en les annonçant comme des nouveautés alors qu’en fait, ce sont des vieux morceaux ! Donc, en sortant tous mes enregistrements sur mon label, je garde le contrôle.
Tu utilises aussi beaucoup l’internet comme moyen de communiquer directement avec ton public. Tu interviens même sur certains forums...Oui, je préfère intervenir en personne plutôt que laisser circuler des informations fausses à mon propos. Car avec internet, tout le monde s’y perd. D’ailleurs, je vais bientôt lancer mon propre forum à partir de mon site et de mon MySpace.
Pourquoi as-tu choisi l’exil à Amsterdam ?A l’époque, il a trois ans, je sentais que je tournais en rond en France. J’habitais Aix-en-Provence, une ville que j’aime, mais pour percer dans le domaine des musiques électroniques, ce n’est pas l’idéal. Je voulais quelque chose de frais, de nouveau. Et comme j’étais programmé un week-end sur deux aux Pays-Bas, j’ai décidé d’y rester. Depuis, ça va beaucoup mieux, je suis booké sur des gros festivals, dans des clubs à l’international tous les week-ends, alors qu’avant ça se limitait à France et Hollande.
Tes gouts musicaux se reflètent-ils complètement dans tes sets ?Non, car si je ne jouais que des choses que j’aime à 100%, je crois que je viderais la piste de danse parfois... Il faut un minimum faire danser les gens quand on est Dj. C’est la règle. Mais je ne passe jamais un morceau ce que je n’aime pas. Je vais me fabriquer un pseudo d’ailleurs pour sortir des productions plus barrées dans le courant de l’année...
Quel est ton souvenir de Dj set le plus original ?Hmm... une de mes meilleures soirées, c’était en Colombie l’année dernière. Les gens connaissaient les airs par cœur... Le public réagissait au quart de tour à chacun des morceaux que je passais - et c’était les miens ! Quand j’ai réalisé cela, j’ai continué, et j’ai passé la soirée à passer une sorte de “Best Of Sébastien Léger”. En Colombie ! Incroyable.
Propos recueillis par G.D.
www.sebastienleger.net
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